Comment la Pologne est devenue l’un des pays les plus développés en matière de MMA
Le MMA ne cesse de se développer et de se populariser dans le monde entier. En Pologne, siège du KSW, organisation la plus importante en Europe dans la discipline, il est déjà un sport bien implanté.
Au Hunter MMA Fight Club, à Varsovie, le bruit des coups résonne. Ils sont plusieurs dizaines à s’être réunis pour l’entraînement du soir. Munis de leur casque et de leurs gants, les élèves perfectionnent leur boxe et ce qu’on appelle communément « le striking » (la capacité à pratiquer le pied poing). Pendant deux heures, ces élèves vont se rendre coup pour coup. Dans la grande salle à côté, c’est un autre groupe qui s’entraîne, la sueur au front, les jeunes combattants s’exercent eux à la lutte dans l’octogone. Objectif : faire tomber sans se faire amener au sol.
Tout au long de la semaine, les cours de différents niveaux vont s’enchaîner dans cette grande salle qui ne cesse d’accueillir des nouveaux adeptes chaque année. Si le MMA commence à faire parler de lui en France, il est déjà très implanté en Pologne.

Le KSW, un mastodonte du MMA
Cette popularité, elle s’explique notamment grâce au KSW, une organisation de MMA polonaise. Fondée en 2003 par Martin Lewandowski et Maciej Kawulski, l’organisation est l’une des plus importantes au monde. Cette organisation brille au delà des frontières de la Pologne. Certains évènements attirent plus de 50 000 spectateurs et le KSW sait s’exporter. Il a deja posé ses valises en Angleterre, en Irlande et en France récemment.
En plus du KSW, la Pologne a aussi pu s’appuyer sur des grands combattants qui ont brillé sur la scène internationale et qui ont permis de mettre un beau coup de projecteur sur la discipline. C’est le cas de Joanna Jędrzejczyk et Jan Blachowicz qui furent les premiers champions polonais au sein de l’UFC, la plus grande organisation du monde.
Par la suite, d’autres combattants suivirent et devinrent des exemples pour les jeunes polonais comme Mateusz Gamrot, combattant de l’UFC ou encore Mamed Khalidov, ancien champion au KSW. Si le MMA est aussi développé ici, c’est parce que la Pologne a été l’un des premiers pays en Europe à le pratiquer. Là où en France le cadre légal a longtemps freiné son développement.
Les débuts du MMA en Europe
Krzysztof Węgrowski est l’un des pionniers du MMA en Pologne. Il a commencé les arts martiaux dans les années 80 et s’est rapidement illustré en Jiu-jitsu brésilien, remportant un titre européen ainsi qu’un Grand prix. Mais c’est un peu plus tard qu’il va découvrir un tout nouveau sport. « Mon premier entraîneur, Karol Matuszczak, a invité August Wallen, un Suédois qui était champion du monde de Shoot Fighting. Il s’entraînait avec Randy Couture, Frank Shamrock, Dan Henderson, et il a eu l’idée du MMA et de l’introduire en Europe ».
Cela ne prend pas tout de suite, les Polonais très attachés aux sports de combat ne comprennent pas bien l’intérêt de ce nouveau sport sorti de nulle part « Au début, j’avais l’impression qu’il s’agissait d’une sorte de pornographie des sports de combat. C’était quelque chose d’exotique. Les Polonais aimaient la boxe, le kickboxing, le karaté. Quand j’attrape ici, quand j’étrangle ici, ce n’est pas un combat, il y avait beaucoup de câlins » s’amuse Krzystof.

Mais rapidement, l’aspect pluridisciplinaire et complet du MMA va séduire les Polonais.
« Avant, les gens pensaient que le plus fort et le plus coriace était un boxeur, mais après quelques combats avec des lutteurs, lorsqu’ils ont été soumis, leur avis a changé. Je pense que les gens aiment voir qui est le plus gros dur, qui est le plus efficace et ils ont vu qu’en comparaison avec le MMA, tous les sports sont limités. C’est le combat le plus réel dans les règles du sport ».
La suite on la connait, le MMA fini par exploser et devient un véritable phénomène partout en Europe. De nombreux combattants éclosent un peu partout et notamment en France qui deviendra peut-être d’ici quelques années, la terre de MMA en Europe.
Mohamed Sadat
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