Mathieu Scalet : « Le championnat polonais évolue positivement vers un football moderne. »
Le franco-polonais, qui évolue depuis plus de 10 ans en Pologne et qui joue pour le club du Motor Lublin en Ekstraklasa (Première division polonaise), s’est confié sur les particularités du football polonais et sa vie loin de la France.

C’est à 17 ans, juste après le bac, que Mathieu Scalet décide de quitter la ville de Gex dans l’Ain, pour tenter sa chance en Pologne. Son objectif est de devenir footballeur professionnel. Né d’une mère polonaise, il débarque seul à Cracovie et découvre une langue et une culture qu’il ne maîtrise pas. Aujourd’hui, il est sans aucun doute le plus Polonais des Français évoluant en Ekstraklasa. À l’occasion du match entre son club du Motor Lublin et Lechia Gdansk, le milieu de terrain à rencontré Polkaroïd pour évoquer avec passion la culture foot de son pays d’adoption.
Vous arrivez à Cracovie en 2015 à 18 ans dans un pays que vous ne connaissez pas, comment s’est déroulé votre adaptation ?
« Je connaissais un peu grâce à mes parents mais c’était une découverte parce que j’étais tout seul. Mais heureusement, j’avais l’aide de mes parents d’un point de vue financier, je n’avais pas de contrat professionnel, je n’étais pas payé. Pendant 6 mois, j’ai pris des cours de polonais à l’université pour faciliter mon adaptation. »
Pouvez-vous définir le football polonais en termes de jeu ?
« Ici, le football est assez physique. La plupart des équipes jouent de longs ballons devant et on essaie de le récupérer. À mes débuts, c’était beaucoup de duels un peu comme à l’anglaise. Mais depuis quelques années, certaines équipes, comme nous, essaient de construire le jeu en se montrant ambitieuses. Il y a de plus en plus de moyens financiers, avec de bons joueurs qui viennent d’autres championnats et des entraîneurs étrangers avec des idées de jeu précises. Le championnat polonais évolue positivement vers un football moderne. »
Quelle est la différence entre le mode de vie en France et celui que vous avez actuellement en Pologne pour un footballeur professionnel ?
« Il n’y a pas de grande différence en réalité, nous avons une trêve hivernale de décembre jusqu’à fin janvier. Pendant les deux premières semaines, on est vraiment en repos. J’en profite pour rentrer en France voir ma famille. Ensuite, les deux dernières semaines, chacun reçoit un plan d’entraînement individuel, où c’est la plupart du temps de la course et de la salle. Et quand on revient,o n a trois semaines pour se préparer. Cette année, on est partis en Turquie deux semaines pour préparer la reprise. »
Comment se ressent la culture foot ici ?
« Il y a beaucoup de ferveur ici, le foot c’est le sport numéro un en Pologne. Les supporters sont toujours avec nous, dans la victoire comme dans la défaite. Ce sont des fans passionnés mais aussi assez exigeants, si on perd un match contre un relégable, ils vont directement nous faire savoir leur mécontentement. Mais ils ne nous lâchent jamais. »
Vous êtes dans un club ambitieux, qui a connu trois montées en 5 ans, financièrement, le Motor Lublin est-il armé pour rester compétitif ?
« Le club est stable, avec un président qui gère parfaitement le quotidien et qui a su mettre en place des bases solides dès le départ. L’objectif cette saison c’est d’abord de se maintenir parce que on est quand même des promus et ensuite on verra ce qui peut se passer. »
Est-ce que vous envisagez continuer toute votre carrière en Pologne ou rejoindre un autre championnat un jour ?
« Au départ, je suis venu en Pologne pour rentrer dans le monde du football. Après si j’ai l’opportunité de revenir en France ou ailleurs, pourquoi pas un jour. Le fait de jouer en Ekstraklasa, ça peut ouvrir beaucoup de portes pour éventuellement rejoindre un jour une grande ligue européenne. Mais je regrette pas du tout mon choix de carrière, au contraire, je suis très heureux en Pologne et je m’y sens très bien. »

Matéo Bastian
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